DC INFINITE FRONTIER
Infinite Frontier #0-6, Infinite Frontier Secret Files #1-6 – Etats-Unis – 2021
Genre : Super-héros
Scénaristes : Joshua Williamson, Brandon Thomas
Illustrateurs : Divers
Editeur : Urban Comics
Pages : 360 pages
Date de Sortie : 21 janvier 2022
LE PITCH
Depuis la fin de la guerre contre Perpetua et le Batman qui rit, il est établi que notre Terre fait partie d’un ensemble de dimensions parallèles appelé le Multivers. Mais quand des héros sont remplacés par des doubles d’autres dimensions et que la Quintessence composée d’êtres surpuissants est neutralisée, une nouvelle menace va nécessiter l’alliance de héros aussi puissants que Roy Harper, Flash, Jade, Obsidien, Thomas Wayne ou Calvin Ellis, le président Superman !
Rebegining
Chez DC une crise chasse l’autre et chacune est accompagnée de son reboot retentissant. Après la longue vague renaissance née de l’event Flashpoint, l’univers super-héroïque de l’éditeur connaît un énième rebond avec Infinite Frontier née dans les cendres de Batman Death Metal.
On ne va pas refaire tout l’historique des successives crisis de DC comics, ni même rappeler à quel point elles sont une part primordiale de l’ADN des univers de l’éditeur, mais on peut tout de même souligner qu’elles permettent bien souvent aux pools d’auteurs de réorienter autant la chronologie officielle que la tonalité même des séries phares. Après Flashpoint, les principaux héros de la firme avaient véritablement connu un coup de jeune et un retour à leurs premières aventures, avec une toile de fond de plus en plus sombre venant refléter les dernières explorations sur grand écran. Scott Snyder et Zack Snyder ne partagent pas que leur patronyme et l’apocalyptique Batman Metal et son Batman qui rit sont bien là pour rappeler qu’ils partagent une même vision torturée et violente des créations de DC Comics. La menace enfin écartée, les nuages se dissipent et laisse apercevoir ce que pourrait être l’avenir de ces publications. On en avait déjà eu un avant-goût dans les différentes mini-séries Future State et leurs « what if ? » à grande échelle, mais le numéro zéro d’Infinite Frontier se montre bien plus explicite. Censée devenir une entité cosmique après son ultime sacrifice, Wonder Woman traverse donc les nouveaux statu quo des nouvelles séries à venir (Superman, Batman, Teen Titan Academy, JSA…) avec à chaque fois les futures équipes de scénaristes et illustrateurs aux commandes. Des indices, des pistes, mais où surnage surtout cette idée d’un retour global aux univers parallèles comme l’avait déjà suggéré Grant Morrison avec Multiversity. Sauf que cette fois il n’est pas question que seule une élite encapée en connaisse l’existence, mais bien toutes le monde, avec toutes les inquiétudes que cela induit.
The bests of all worlds
Ce qui va d’ailleurs être le sujet du plat de résistance, entièrement concocté par le scénariste Joshua Williamson (épaulé par Brandon Thomas sur les à côté « Secret Files ») qui à l’instar du Zero Hour en son temps vient remettre les pendules à l’heure et élargir les nouveaux potentiels. C’est donc reparti pour une menace rampante qui va prendre son temps avant de laisser apparaître l’étendue de son plan ; des personnages oubliés ou disparus qui refont surface ; un vieil ennemi increvable (allez pas de surprise c’est Darkseed) et une double alliance, positive et négative, qui finiront par s’affronter dans une double page épique. Classique soit, mais il faut l’avouer particulièrement rondement mené par l’auteur de l’excellente dernière série de Flash et ce même s’il doit jongler avec une succession d’artistes maisons très inégaux. Surtout, au-delà du suspens savamment dosé et du spectaculaire attendu, Williamson réussit à grapiller des éléments dans toutes les crises précédentes et à les intégrer au grand tableau sans jamais tomber dans la succession de clins d’œil. A l’instar de la Justice Incarnée menée par Président Superman dont l’importance dans ce nouvel univers à l’étendue infinie, devient plus pertinente que jamais et annonce ce qui pourrait rapidement devenir un jeu assez étourdissant à l’avenir… surtout que l’épilogue referme directement la boucle avec…. Crisis on Infinite Earths. Pas mal pour ce qui se présentait sobrement au départ comme une grosse introduction éditorial de luxe.