Comme pour Dawn of Titans paru à la même date, Dawn of Shazam reprend donc l’univers du super-héros aux lendemains de nombreux bouleversements, dont celui qui a obligé Billy Watson à s’enchainer aux fameux rocher d’éternité afin de sauver l’univers. Un choix qui a pour conséquence de priver aussi toute sa famille des pouvoirs mystiques qu’il partageait. Occasion rêvée donc pour donner une nouvelle impulsion et mettre en avant une Mary Marvel, détentrice inespérée des dernières traces de magie de Shazam, et qui justement vivait plutôt bien l’idée de retrouver une vie normale, de devoir quitter le foyer de sa famille adoptive et de partie enfin pour la Fac. Une nouvelle vie rapidement remise en cause par la disparition de ses parents, une nouvelle menace qui plane sur le monde, des réseaux sociaux bien cruels et des frères et sœurs forcément un peu jaloux. Voilà ce que nous conte la scénariste Josie Campbell (Amazons Attack) dans la minisérie The New Champion of Shazam ! qui ouvre le volume. Impeccablement illustrée par Evan Shaner (Strange Adventures, Future Quest) cette aventure étudiante, bourrée d’humour, de bonne humeur mais aussi de beaucoup de tendresse envers un personnage qui prend enfin ses aises est malheureusement trop rapidement mise de côté.

Comme un éclair

Ainsi au sortir des crossovers Knight Terrors et Lazarus Planet (dont on retrouve ici les chapitres fill-in), Billy retrouve (déjà !) sa liberté et l’intégralité de ses pouvoirs. Retour plus ou moins à la case départ, même si le duo aux origines de Batman Superman World’s Finest, Mark Waid et Dan Mora, orchestre une tentative de prise de pouvoir rocambolesque des dieux qui autrefois se contentaient d’offrir leurs pouvoirs à Shazam. On retrouve ici tout l’esprit coloré et décomplexé des comics du Golden Age (il y a même des T-Rex aliens qui prennent le thé), le jeu habituel sur l’opposition entre la stature du super-héros et la personnalité plus fantasque et moins assurée de l’alter égo juvénile et une prestation visuelle extrêmement soignée et fun, mais le titre reste finalement très classique et se contente de rapidement régler le différents qui animent Shazam à ses inspirateurs, les dieux antiques qui aimeraient retrouver leur pouvoir d’autrefois. Billy redevient l’unique détenteur des pouvoirs du rocher d’éternité, même si frères et sœurs viennent donner un coup de main, et la pourtant très charismatique Mary (qui a dû alors passer un contrat indépendant avec d’autres déités) ne fait désormais plus qu’office de guest star éclaire.  

Un volume une nouvelle fois bien fourni, servis par, essentiellement, deux équipes créatives très douées et ne tournant jamais le dos à la naïveté nécessaire à l’univers de Shazam, mais qui démontre en quelques pages seulement que les aspirations de révolutions de l’univers DC, ses tables rases ou coup de jeunes, n’ont en général qu’un temps… ici extrêmement court.