DAWN OF GREEN ARROW & BLACK CANARY T.1
Green Arrow #1-6 + Birds of Prey #1-6 – Etats-Unis – 2023
Genre : Policier, Comédie
Dessinateur : Leonardo Romero, Sean Izaakse
Scénariste : Joshua Williamson, Kelly Thompson
Nombre de pages : 288 pages
Éditeur : Urban Comics
Date de sortie : 29 mars 2024
LE PITCH
Perdu sur une planète qui n’est pas la sienne depuis la dernière crise cosmique, Oliver Queen est recherché par sa famille. Roy Harper et Black Canary vont s’unir pour tenter un sauvetage qui s’annonce plus compliqué que prévu : des forces maléfiques sont déterminées à les séparer à tout prix, dont un certain Troublemaker…
La flèche et l’oiseau
Urban Comics poursuit sa nouvelle ligne éditoriale dédiée aux titres majeurs inclues dans la relance Dawn of DC avec un nouveau double programme réunissant cette fois-ci les séries Green Arrow et Birds of Prey sous la même couverture. Rien de plus logique, la relation amoureuse entre Oliver et Dinah (alias Black Canary) est l’une des plus solides de l’éditeur, et leur esprit de famille est au cœur des deux publications.
Comme pour les autres volumes des Dawn of, il y a ici clairement une série centrale, servant d’appel du pied au lecteur, et une autre faisant plus ou moins office d’outsider ou de gros bonus. N’en déplaise à ces dames de Birds of Prey, l’incontournable ici reste clairement la reprise de la série dédiée à Green Arrow. Encore une victime des récents évènements de Dark Crisis on Infinites Earts, porté disparus mais toujours pas abandonné par son entourage super-héroïque (Black Canary donc mais aussi ses anciens sidekicks ex-Speedy ou Arsenal), qui se réveille à nouveau sur une plage déserte…. mais sur une autre planète. Une sensation de déjà vue totalement voulue par la scénariste Joshua Williamson (The Flash, Robin… et dont on vient de découvrir le dernier Dark Ride chez Delcourt) qui va jouer à son tour avec les chronologies du personnage, multiplier les références aux différentes réécritures de ses origines et les réorientations éditoriales pour mieux développer les aspects tragiques de l’archer vert et souligner la dynamique plus familiale que jamais de ses aventures. Il est donc question d’une mystérieuse entité qui ferait tout pour les empêcher de se retrouver à la travers le temps afin de sauver l’univers (et pourquoi pas ?) et d’une nouvelle intervention douteuse d’Amanda Waller et de son bras musclé Peacemaker. Une trame totalement intégrée dans la nouvelle chronologie des titres principaux de DC (voir les petits liens avec Titan ou Superman), mais qui surtout redonne un peu d’âme au personnage et un aspect plus central dans l’univers de l’éditeur. Un bon comic mainstream joliment mis en scène d’ailleurs par l’illustrateur Sean Izaakse (Champions, Fantastic Four…) au style très iconique et classique, mais toujours dynamique et efficace.
Au bonheur des dames
A côté, les six premiers chapitres de la nouvelle série Birds of Prey par Kelly Thompson (Captain Marvel, Jem and the Holograms, Black Widow…) fait presque figure de distraction avec sa construction en forme de récit de braquage, mais dont l’objet à ravir est la sœur de Black Canary, Sin, détenue sur l’île des amazones et en partie sous la garde de Wonder Woman : digne de Mission: Impossible. L’héroïne regroupe alors une nouvelle mouture des Birds of Prey composée cette fois-ci de Batgirl, Big Barda, Harley Quinn et l’inattendue Zealott échappée des anciens titres Wildstorm. Forcément la petite bande éclectique fait régulièrement des étincelles mais la sororité règne dans un divertissement très fun et décontracté où l’essentiel ne se joue vraiment pas sur les surprises supposées du scénario (avec un grand vilain sorti du chapeau) mais plutôt sur les personnalités très différentes des personnages et les dialogues qui entre deux petites remarques humoristiques et une ou deux vannes, les rapprochent pour en faire une authentique « super-équipe ». Rien de bien neuf là non plus, mais une aventure clairement rafraichissante qui elle aussi profite d’un excellent illustrateur : Leonardo Romero. Un artiste brésilien déjà très appréciée sur son Vampirella / Red Sonja ou sa reprise féminine de Hawkeye, et qui manie ici toujours à merveille une esthétique rétro très silver age et une énergie on ne peut plus moderne.
Même si certain regrettent que les doubles programmes d’Urban Comics obligent finalement à se procurer d’emblée des volumes plus épais, et donc plus couteux, il faut reconnaitre que pour l’instant ces derniers ne semblent jamais souffrir de simples remplissages avec une bonne série et une seconde bien mineure. Green Arrow et Birds of Prey restent deux propositions de qualité et s’il ne vont pas changer la face des comics, offrent de très bons moments à passer avec deux troupes de personnages bien attachants.