DANGER GIRL FACE À L’ARMÉE DES TÉNÈBRES
DANGER GIRL and the ARMY OF DARKNESS #1-6 – Etats-Unis – 2011/2012
Genre : Action, Fantastique
Scénariste : Andy Hartnell
Illustrateur : Cris Bolson
Editeur : Graph Zeppelin
Pages : 162 pages
Date de Sortie : 27 avril 2021
LE PITCH
Aux cours de recherches archéologiques, Abbey Chase, découvre que l’insaisissable Livre des Morts a refait surface et est tombé entre de mauvaises mains. Aidée par ses collègues de Danger Girl, elle se lance à la poursuite du puissant et mythique manuscrit. Mais la mission se révélera périlleuse et forcera les espionnes à faire équipe avec LE spécialiste des morts-vivants, le non moins célèbre Ash Williams.
Belles à mourir
Rencontre mémorable des Danger Girl avec Ash pourtant restée inédite en France, Danger Girl and the Army of Darkness, débarque enfin dans nos librairies grâce à Graph Zeppelin. Un crossover de purs geeks certes mais pas si absurde que cela puisque l’histoire d’amour entre le comic et l’univers d’Evil Dead ne date pas d’hier.
Dès les premières aventure d’Abbey Chase, les lecteurs les plus attentifs avaient pu observer dans sa librairie personnelle traîner un exemplaire du Necronomicon. Version Evil Dead et sa couverture grimaçante en peaux humaine cela va sans dire. A ce moment là, les créateurs de la série Andy Hartnell et J. Scott Campbell étaient sans doute loin de s’imaginer que leur titre connaîtrait une telle longévité et que son destin lui ferait plus directement croiser les films cultes de Sam Raimi par le biais d’une publication dérivée d’Army of Darkness, alias Evil Dead 3. Prolongement logique de cette dernière, le crossover était une trop belle opportunité pour ces derniers, et pour leur éditeur, pour qu’il la refuse bêtement. Voici donc les superbes demoiselles de Danger Girl, vaguement épaulées par un Ash bien occupé à les reluquer, aux trousses du fameux livre que certains voudraient user à des fins de dominations mondiales. La fin du monde n’a jamais été aussi proche, et les zombies et autres démons volants multiplient leurs incursions dans l’univers pulp des comics.
Bond by Dawn
Pour l’occasion le décor très James Bond ou Mission Impossible de Danger Girl se teinte de couleurs beaucoup plus horrifiques qu’à l’accoutumée, voir carrément d’un revêtement rouge sang de plus en plus envahissant alors que les évènements s’accumulent. Du bon vieux gore à l’ancienne, avec la démesure d’un blockbuster sans restriction budgétaire, où l’armée des morts finie par se faire tailler en pièce par les pales d’un hélicoptère tandis que ce cher Ash fait du surf sur les hectolitres d’hémoglobines déversés aux mépris de toutes les règles d’hygiènes. Comme Campbell se contente comme le plus souvent de livrer quelques couvertures bien chiadées, c’est Cris Bolson (Star Wars Cible Vador, Hercule) qui a la rude tache de mélanger efficacement les poses les plus sexy avec quelques détails sanguinolents ou putréfiés de circonstances. Du gros divertissement qui tache, privilégiant comme toujours le divertissement explosif et débridé plutôt que l’exploration psychologique, le drame et les sentiments (Ash aimerait bien conclure… mais c’est pas gagné), mais Hartnell ne se contente pas de balancer les cadavres dans tous les sens, revenant consciencieusement sur le passé, et le passif, de ses personnages, réunissant même les origines d’un personnage comme l’Agent Zéro, le mystérieux sauveur masqué, avec les méfaits de la secte rêvant d’invoquer un Cthulhu de chairs à vif. Un mariage qui marche et qui a le vice de satisfaire les fans des deux licences tout en se présentant comme une porte d’entrée à double battant bien confortable.