Bon ok, pour des questions de droits et aussi pour des libertés de licence poétique, Connie n’est pas vraiment la fille de Conan et de Sonja, et ce même sil elle affiche la même volonté farouche des ces deux là, une chevelure de feu et un très joli bikini en cotte de maille. Elle, vient d’un monde appelé Hystéria et si la violence y est tout aussi omniprésente, la sexualité y prend une part beaucoup plus importante que dans nos souvenirs de lectures. Quoi que… Dans un monde aussi sauvage, il est presque naturel que les choses dérapent régulièrement, et il faut reconnaître que la petite donzelle à un sacré talent pour faire tout glisser sur une pente savonneuse. Courageuse, habile au combat, savourant la vue de ses ennemis tombés à terre dans d’immenses gerbes de sang, elle assume aussi fièrement ses qualités de bretteuse que ses immenses appétits sexuels. D’ailleurs quoi de mieux pour détourner l’attention d’une troupe d’orc massifs de tous se les taper en même temps ? Connie aime ça et entend bien partager sa passion avec tout ceux qu’elle croise, que ce soit un groupe de prêtresse saphique qu’elle a sauvé d’un viol collectif ou le joli couple de prince et de princesse qui faillirent être sacrifié à un démon des enfers particulièrement bien membré.

La diablesse a la bouche pleine

Une parodie érotique des grands récits d’Heroic Fantasy particulièrement généreuse en descriptions anatomiques et en galipettes partagées mais qui délivre aussi de nombreux dialogues à double sens et des situations particulièrement rocambolesques qui s’achèvent dans un mélange de combats épiques et de partouzes épiques forcément assez réjouissant. On n’est cependant pas ici dans un simple défouloir et succession de scènes porno, mais dans une véritable mise en place d’un univers fantastique détourné (les premières pages et son origine du monde) et l’installation d’un personnage assez attachant et sympathique (tu m’étonnes) grâce à son franc parlé et sa jolie philosophie de la vie et de l’amour libre. Auteur d’un récent Jimi Hendrix : Requiem Électrique chez Graph Zeppelin, l’artiste italien Gianluca Maconi retrouve surtout des décors qu’il avait déjà exploré, mais avec beaucoup plus de sérieux, chez l’éditeur Soleil pour ses albums de Elfs, Elya ou Azaqi. Accentuant ici ses contours cartoony, grossissant souvent sa focale dans un découpage plus proche du manga que de la BD franco-belge, il délivre une prestation particulièrement énergique et vive, bourrée de fougue et d’humour. Surtout, ses illustrations fluides apportent de beaux détails à ses décors et environnements, et des rondeurs charmantes à ses personnages. Si Connie prend beaucoup de place par ses appétits et sa bouille coquine, les autres ont le mérite d’afficher des corpulences diverses et variées, des anatomies qui sortent régulièrement des classiques proportions de pin-up tout en restant parfaitement sensuelles. Connie est de toute façon une aventurière très ouverte.