C’était en février dernier que l’auteur Gianluca Maconi, jusque-là auteur tout à fait traditionnel et déjà édité en France chez Graph Zeppelin pour sa bio de Jimi Hendrix, surprenait le petit monde de la BD X avec une grande parodie des fresques hyperboréennes de Robert E. Howard. Pas la première certainement, mais en s’attachant à un pendant particulièrement frivole de la copine Red Sonja (on a reconnu le bikini) et surtout à un univers de fantasy bien campé, bien habité et bien membré, Connie la barbare faisait toute la différence. Suite donc des aventures de la miss, désormais hantée dans ses nuits les plus fiévreuses par un démon Chozla généreux en orgasmes nocturnes, qui déboule dans un royaume orientaliste où se prépare le mariage du prince… ainsi qu’un assassinat et un coup d’état. L’héroïne n’est pas vraiment aux faits des questions politiques, ni même des questions culturelles (elle découvre comme nous qu’ici se sont les femmes qui règnent en maitres), plus occupée il faut l’avouer à se bagarrer et picoler dans les bars, et naturellement à forniquer avec ceux qui le proposent gentiment.

Petite brigande

Toujours aussi volontaire et ouverte, Connie, guerrière et voleuse, s’ouvre à toutes les particularités locales soit une bisexualité particulièrement étendue et des créatures trans élevées aux rangs de favorites au harem. Une ambiance une nouvelle fois assez joyeuse, gouailleuse où l’on notera un travail très appliqué de la part d’un traducteur multipliant les jeux de mots dans les noms des protagonistes et des différents lieux évoqués. Toujours plein d’humour et de bonne humeur (oui le sexe est une fête), Les Bijoux du Transistant poursuit très efficacement la série autant en démontrant toujours une énergie communicative dans le trait et les planches, dans le travail très cartoon et contrasté des couleurs, dans les choix originaux des angles de vue, mais aussi en distillant tel un feuilleton de Sword & Sorcery quelques trames légèrement plus dramatiques permettant de lier l’ensemble. Connie La Barbare ne se contente toujours pas d’être « seulement » une BD érotique particulièrement divertissante, mais impose aussi un univers déconnant et jamais vide et des séquences de dialogues et une trame qui ne font jamais remplissage… Avec même un bon petit suspens final qui obligera, forcément, à la lecture du tome suivant. Cette rouquine enflammée est décidément pleine d’arguments.