COBRA COMMANDER & DUKE
Cobra Commander #1-5, Duke #1-5 – Etats-Unis – 2023 / 2024
Genre : Action, Science-fiction
Dessinateur : Andrea Milana, Tom Railly
Scénariste : Joshua Williamson
Nombre de pages : 136 et 144 pages
Éditeur : Urban Comics
Date de sortie : 4 octobre 2024
LE PITCH
Dans un monde où l’organisation Cobra – célèbre formation antagoniste des G.I. Joe – n’a pas encore vu le jour, les plans sinistres d’un homme pour utiliser la mystérieuse substance extraterrestre connue sous le nom d’Energon provoquent des ondes de choc à travers la galaxie. Qui est Cobra Commander ? D’où vient-il, et quels sont ses plans ?
Conrad Hauser, un des soldats les plus décorés de l’armée américain plus connu sous le nom de Duke, a établi un premier contact avec un être extraterrestre, et a bien failli y rester. Mais personne ne croit à l’histoire du chasseur à réaction qui s’est transformé en un colossal robot et qui a tenté de le tuer…
Retour de flammes
Le projet éditorial le plus ambitieux de l’histoire de Skybound suit son cour en revisitant cette fois-ci les origines des deux figures les plus importantes de la licence G.I. Joe : le fier héros américain Duke et sa nemesis, le seigneur du mal Cobra Commander. En toile de fond, l’Energon Universe et l’impact des Transformers sur notre monde.
Entamé en 2023 avec l’étonnant Void Rivals signé par Robert Kirkman (créateur de Walking Dead et Invincible, mais aussi directeur du label Skybound) en personne, ce nouvel univers partagé entend bien donner un gros coup de fouet aux mythiques Transformers et aux G.I. Joe (pour le moment), tous deux détenus par la même firme Hasbro. Et si cela fait bien longtemps que les deux franchises jouent les voisins de circonstance (IDW en a fait son fond de commerce durant dix bonnes années), l’optique ici est de réussir à trouver un véritable équilibre entre le respect de l’héritage, et un regard nouveau, voire plutôt couillu. Ainsi le Transformers de Daniel Warren Johnson, au style visuel déjà très particulier, préservaient les grandes lignes connues de l’arrivée des robots sur notre planète, mais y ajoutait une instance dramatique, des accents cruels et une énergie tout simplement inédite. Place désormais aux frontières des G.I. Joe avec deux nouveaux albums consacrés respectivement donc aux leaders à venir des deux organisations ennemies. Autrefois leader sans peur et sans reproche, la mâchoire aussi carrée que l’idéologie reaganienne, Conrad Hauser dit Duke, est ici un soldat dans le doute depuis qu’il a assisté à la mort choquante de son compagnon d’arme écrasé par un robot géant que personne d’autre n’a vu.
Deux faces d’une même pièce
Personne ne veut le croire ni l’écouter, mais son enquête va soulever quelques lièvres plutôt inquiétants qui vont faire de lui la cible de mercenaires engagés par une entreprise scélérate (dirigée par un certain Destro…) et le suspect numéro 1 d’une série de meurtres qui impliquerait une nouvelle forme d’énergie. Entre récit d’espionnage post-La Mémoire dans la peau et un gros récit d’action décomplexée invoquant les tanks, jeep et gros navions qui faisaient le bonheur des enfants dans leur chambre, cette minisérie imaginée par Joshua Williamson (The Flash, Birthright, Nailbiter…) réussit parfaitement son pari de délivrer une lecture sans temps mort tout en revisitant, avec une bonne dose d’irrévérence, d’autres figures bien connues des fans. Même optique dans la mini-série parallèle, rejouant les origines du terrible Cobra Commander, toujours servie par Williamson, qui détourne la figure de vilain d’opérette et de lâche pathétique, pour rendre tout sa puissance au personnage. Après une petite œillade en direction du long métrage animé des 80’s avec un recentrage autour de l’empire Cobra-La, le récit plonge à pieds joints dans une terrible ascension par la violence, le meurtre et le sang, sur les traces du fameux Energon, à même de transformer le Commander en nouveau dictateur global. Exit les joyeuses aventures pour enfants, les personnages entrent de pleins pieds dans des publications pour adultes (la tronçonneuse de Buzzer ce n’est pas juste pour couper du bois) quitte pour certains à y laisser des plumes. Illustré par Tom Reilly (The Thing, Ant-Man…) pour le premier et Andrea Milana (Dahlia in the Dark) pour le second, les deux albums proposent en outre des approches graphiques modernes, dynamiques et percutantes qui changent justement des habituelles publications à licences.
Publication après publication le nouveau Energon Universe continue de marquer des points, annonçant une grande aventure éditoriale inattendue et toujours signée par les meilleurs auteurs d’Image Comics… Reste à voir désormais comment tout cela va s’imbriquer sur la durer.