CATLADY
France – 1998/1999
Genre : Érotique
Scénariste : Xavier Duvet
Illustrateur : Xavier Duvet
Editeur : Tabou BD
Pages : 48 pages
Date de Sortie : 17 août 2021
LE PITCH
« Ce que je préfère dans mes effractions nocturnes, ce n’est pas tant l’idée de voler les bijoux des bourgeoises que celle de dérober une part de leur intimité ! ». Mélange de polars, de comics, de super-héros et de sexe, Catlady vous révèle les fantasmes inavouables de ses victimes et vous rend complice de ses crimes.
Une chatte sur un toit brûlant
Grand nom de l’érotisme à la française, spécialiste des fantasmes BDSM et autre fantaisies à base de soie noire et de décors bourgeois, Xavier Duvet signait avec Catlady un petit divertissement plus léger, mêlant ses habituelles pulsions avec les collants bien serrés d’une super-héroïne qui a le sens du partage.
Auteur très apprécié par les amateurs de BD porno révisant les accessoires et les positions du sado masochisme, Xavier Duvet (Féminisation, Les Soumises, Le Journal d’une soubrette) entreprenait à la fin des années 90 dans la revue spécialisée BD X s.m une petite forme de récréation allant piocher ses décors et ses situations du coté de ses lectures de récit policier à l’ancienne et de comics rétro. En l’occurrence, cette cambrioleuse souple et talentueuse est bien entendu une cousine de la Catwoman de Batman, du moins première période où la belle maniait encore autant son déhanché que son fouet de vilaine. Un petit côté pulp désuet qui donne un charme particulier à ces courtes histoires de quelques pages contant à chaque fois une nouvelle prouesse de la belle. Une voleuse de bijoux et autres cailloux, qui aime entrer par effraction dans les demeures bourgeoises parisiennes, presque tout autant qu’en surprendre les habitants dans des positions pas toujours avouables.
Meooooh
Derrières les bonnes manières et le luxe, se cache bien entendu des désirs dévorants et des pratiques peu orthodoxes. Gros accessoires vibrants cachés dans la buanderie, contorsions en mode bondage, sodomies brutales, soumissions plus ou moins désirées, travestissements, bukkake et orgies généreuses, viennent éclairer les nuits de Catlady, profitant volontiers des corps offerts, surtout des dames, et de la diversion qu’ils procurent. L’enquête policière est laissée à l’arrière-plan, même si ses poursuivants finissent systématiquement en mauvaises postures, et Xavier Duvet est rapidement rattrapé par ses obsessions habituelles et ce pour le plus grand plaisir du lecteur. Si depuis l’artiste a affiné sa technique, délaissant d’ailleurs l’aérographe pour un traitement crayonné et dégradé plus minutieux encore, ses planches célèbrent parfaitement les formes généreuses de ses personnages, mais aussi et avant tout l’atmosphère étouffée, presque intimes, des corps à corps grâce à un noir et blanc granuleux plein de reliefs. Un album des débuts qui fut une première fois (mal) édités en album en 2000 sans l’accord de l’auteur qui du coup abandonna les aventures de la demoiselle alors qu’il s’apprêtait à lui offrir un récit de plus grande ampleur pour un second tome. Repris depuis par les éditions Tabou, Catlady s’est trouvé un nom à l’américaine (et oui elle s’appelait La Chatte au départ) et une impression de bien meilleure qualité.