BUTAREBA T.1

豚のレバーは加熱しろ- Japon – 2020
Genre : Fantastique, Comédie
Dessinateur : Minami
Scénariste : Takuma Sakai
Nombre de pages : 160 pages
Éditeur : Soleil Manga
Date de sortie : 06 mars 2024
LE PITCH
Un étudiant nerd et ennuyeux perd conscience après avoir mangé du foie de porc cru. Quand il rouvre les yeux, il se rend compte qu’il s’est réincarné dans un autre monde… et dans le corps d’un cochon ! Alors qu’il se roule dans la boue de sa porcherie, il est secouru par Jess, une fille capable de lire dans les pensées des gens. Finalement, la vie de porc n’a pas l’air si mal…
Porc au caramel
Butareba c’est une nouvelle forme de héros. Un jeune homme tout ce qu’il y a de plus moderne mais qui devient le chevalier servant d’une jolie jeune fille dans un monde étrange. D’autant plus étrange que le voila affublé d’une queue en tirebouchon et d’un groin bien humide : ah oui, c’est un cochon.
Excroissance de ces nombreux mangas dans lesquels un jeune homme des plus contemporains se retrouve transporté du jour au lendemain dans un monde de Fantasy dont il connait, et maitrise rapidement, tous les codes, ceux où l’arrivée se fait sous une autre forme vivante ont eux aussi le vent en poupe. Il y a eu bien entendu Moi quand je me réincarne en Slime, mais aussi toutes les variantes allant du dragon trop mignon au chien tout crocs dehors. Au milieu de tout cela, il y a aussi la branche porcine avec Butareba ou l’histoire de l’homme devenu cochon. C’est le destin a priori peu enviable d’un étudiant japonais, otaku de surcroit, qui se réveille du jour au lendemain dans la beau d’un cochon tout rose, dans une porcherie d’un royaume médiéval fantastique. Et plutôt que de passer immédiatement à la broche (l’histoire aurait été bien courte), celui-ci est recueilli par Jess, jeune fille bien candide mais aussi jolie qu’attentionnée qui sacrifie l’une de ses pierres magiques pour le sauver. Le début d’une grande amitié (et bien entendu beaucoup plus si affinités), où naturellement notre jeune homme qui n’est pas devenu cochon pour rien passe son temps à regarder sous la juste de la donzelle et à fantasmer sur la manière de la laver intégralement avec sa langue.
Cochon qui rit
Douteux pour le moins, mais finalement plutôt soft et presque mignon tant il est obligé d’apprendre à restreindre ses pensées puisque Jess a le pouvoir de lire en direct. Adapté d’une light novel à succès qui a remporté la médaille d’or du 26e concours des romans Dengeki, Butareba se présente dans ce premier volume comme une comédie plutôt naïve avec quelques allusions coquines, de gros plans sur une culotte toute blanche et des situations incongrues dont un spectacle de danse pour pochtrons hilares. Mais on sent déjà poindre quelques accents plus cruels et sombres en approche, en particulier autour du statut de Yesma de la demoiselle. Une espèce réduite en esclavage, persécutée et qui à l’orée des 16 ans doit quitter sa maison pour se rendre à la capitale sans vraiment savoir ce qui l’attend ensuite. Un peu de mystère et de suspense laissé trop en retrait dans ce tome inaugural assez plaisant mais pas vraiment renversant non plus. Les dessins de Minami, sur des designs de Asagi Tôsaka, tous deux inconnus par chez nous, n’apportent pas beaucoup d’intensité non plus se contentant de mettre en valeur les deux personnages principaux, elle toute jolie, lui tout en groin, et de laisser les figures secondaires et les décors à l’état un peu basique.
Au-delà de son pitch aussi bizarroïde qu’alléchant (les deux vont ensemble) Butareba manque pour l’instant clairement d’un peu de folie pour aller au bout de son concept et l’anime visible sur Crunchyroll a déjà démontré que l’idée, in fine, n’allait pas beaucoup plus loin. Mignonnet comme un cochonnet.