BETTIE HUNTER T.1
France – 2021
Genre : Science-fiction, Action
Scénariste : Aurélien Ducoudray
Illustrateur : Marc Lechuga
Editeur : Glénat
Pages : 64 pages
Date de Sortie : 25 août 2021
LE PITCH
Seulement 2480 creds de récompense ?! C’est à se demander si ça valait vraiment le coup de visiter les intestins d’un Lombris Stockus géant pour mettre la main sur le cette crapule de Himmel. Mais pas le choix… Pour être rentable dans le métier de chasseur de prime, il faut ne jamais s’arrêter. En acceptant de voler à la rescousse de la sœur de Madame Skraalgard, perdue sur Minaria Prime, elle s’est enfoncée dans un nouveau et profond bourbier.
Human Go Home
Nouvelle production Comix Buro édité chez Glénat, Betti Hunter s’annonce comme un trip spatial dans la veine des Gardiens de la galaxie (c’est le communiqué de presse qui nous le dit) … Mais nos deux auteurs français ont su en garder pas mal sous la pédale.
Illustrateur de Hong Kong Spirit chez Soleil ou Walhalla aux éditions Treize Etrange, Marc Lechuga annonce rapidement la couleur avec son découpage vif et percutant, et surtout son trait incroyablement énergique, vivant, version boostée de Valerian baignant allégrement dans des couleurs particulièrement flashy et contrastées. Une multitude de petits détails viennent ainsi constamment creuser les pages et les cases, donnant corps et finesse à un bestiaire extraterrestre loufoque fait de vers géants au cycle reproducteur vorace, de limaces rancunières (« Je bave pas, j’exsude ! ») et tout une pelleté de petite bizarrerie biologiques qui n’auraient pas dépareillé dans la célèbre Cantina.. Un univers pulp et excessif qui ne se prend jamais au sérieux, décrivant un futur très lointain comme un Space Opera gargantuesque dans lequel l’héroïne, chasseuse de prime, compense son petit gabarit par une volonté de fer, une franchise désarmante et un courage qui frôle l’aveuglement.
Wanted
Un caractère bien trempé à peine tempéré par Harvey, robot bibliothécaire qui l’a adopté avant son éviction de l’orphelinat. Autre particularité (parce qu’elle en a des tas), elle possède un QI hors norme et une connaissance encyclopédique de la faune extra-terrestre ce qui lui permet bien souvent de se sortir des plus mauvais pas. Elle a cependant un défaut : elle est humaine. Dans un cosmos où lassés de subir les mauvais traitements de cette espèce invasive, colonisatrice et profondément égoïste (toutes les espèces aliens en ont été les victimes) cela devient rapidement un handicap. Sous l’humour et l’aventures, omniprésents, ce premier tome de Bettie Hunter manie quelques constats plus acérés et une petite noirceur méchamment pertinente. Le prolifique Aurélien Ducoudray (The Grocery, L’Anniversaire de Kim Jong-il, L’Affaire Pilecki…) nous sert ici un récit endiablé, bourré de petites surprises, d’action, d’humour, mais qui laisse apparaître graduellement une mission de sauvetage bien plus complexe qu’elle en a l’air, mêlant l’exploitation honteuse de créatures insectoïdes sous couvert de mission humanitaire, et des révélations sur les origines troubles de Bettie. Un personnage particulièrement attachant pour un premier tome aussi efficace que rafraîchissant. A suivre comme le disait une célèbre revue.