BATMAN CHRONICLES 1987 VOL.2
Detective Comics 569-581 – États-Unis – 1987
Genre : Super-héros
Scénariste : Mike W. Barr
Illustrateurs : Alan Davis, Todd McFarlane, Norm Breyfogle
Éditeur : Urban Comics
Pages : 360 pages
Date de Sortie : 02 septembre 2022
LE PITCH
Pendant que Batman et Jason Todd, le nouveau Robin, prennent leurs marques en tant que nouvelle version du Dynamique Duo, leur chemin croise celui de Selina Kyle, qui continue, depuis quelques temps, d’apporter son aide au Protecteur de Gotham. Bien qu’elle préfèrerait apporter plus que son aide, elle voit Bruce décliner ses avances une nouvelle fois, et le Joker, toujours à l’affut d’un mauvais coup, y voit une occasion inespérée. Avec l’aide du Dr Moon, un savant tortionnaire, il décide de jouer sur le passé et les amnésies à répétition de la criminelle repentie pour la faire basculer à nouveau du mauvais côté…
Tout va par deux
Déjà le second volume de la nouvelle collection, exclusive Urban Comics, des Batman Chronicles. Retour en 1987, mais avec le titre Detective Comics cette fois-ci. 13 épisodes de la revue historique au milieu desquels se cachent à nouveau Batman Year Two, et plein d’autres trésors beaucoup plus rares…
En cette année de reprise de l’univers comics de Batman par l’excellent Denis O’Neil propulsé directeur de publications, le gros évènement éditorial, la petite révolution restera forcément le on ne peut plus solide de Frank Miller et David Mazzuchelli impliquant une entrée fracassante du personnage dans une modernité plus sombre, plus réaliste et plus adulte. Mais du coté de la revue Detective Comics, titre marqué justement par la première apparition du Batman en 1939, l’optique est légèrement différente, profitant d’un aspect vitrine moins prononcé pour se permettre d’offrir des récits plus courts, d’un ou deux épisodes et plus ou moins auto-contenus. Une succession de portes d’entrées pour les nouveaux lecteurs ou les lecteurs occasionnels qui s’efforcent aussi de redonner toute sa place au jeune prodigue Robin et donc au Dynamic Duo. Confié au scénariste Mike W. Barr (Camelott 3000, Le Fils du démon…), la revue garde alors à la fois l’aspect plus dur et presque réaliste de Batman, tout en y apportant une coloration presque nostalgique, rétro en retrouvant d’un même mouvement les jeux de mots pourris, les traquenards et les énigmes délirantes de vilains iconiques dignes des publications des 60’s, voir même de la série TV. Certes Catwoman redevient une « méchante » à la suite des expériences du Joker, l’épouvantail se fait plus cruel que jamais et la folie de Double Face multiplie la schizophrénie par deux, mais Batman et Robin bondissent d’une page à l’autre avec une aisance et un sourire surprenants.
Cuvée parallèle
Et la formule fonctionne parfaitement d’ailleurs, sans doute parce que l’auteur, véritable passionné de vieux polars, de récits à énigmes et de BD pulps apporte une atmosphère entre folie douce et roman noir très réussie. Il profite aussi dans une première moitié de l’année des planches élégantes et vives de l’excellent Alan Davis (Catpain Britain, Excalibur, Le Clou) ajoutant quelques incongruités supplémentaires à ses planches, avant qu’il ne quitte le navire à cause de différents avec DC Comics autour, entre autres, d’une planche retouchée de Batman Year Two. Complément du Year One, ce second évènement éditorial creuse encore les nouvelles origines du personnage mais en scrutant plus avant cette fois-ci le mythe même de Batman, confrontant Bruce Wayne à la fois à un ancien justicier de Gotham aux méthodes bien plus expéditives et aux meurtriers de ses parents. Le récit est aussi l’occasion de découvrir un remplaçant temporaire mais aujourd’hui on ne peut plus célèbre : Todd McFarlane. Mais 1987 c’est aussi les 50 ans de Detective Comics et le titre marque le coup avec un épisode spécial en forme de poupées gigognes où se croisent en guest-star avec une nostalgie chaleureuse un certain Sam Bradley, ancien privé, et Extensiman, l’autre homme élastique, deux détectives ayant fait les belles heures du titre à ses débuts, et même le modèle Sherlock Holmes. Improbable mais très réussie, cette rencontre aux sommets est une autre preuve de l’excellente tenue et de la qualité de cette grande cuvée 1987.