BABY. T.1

Corée – 2008
Genre : Science-Fiction
Dessinateur : Chang Sheng
Scénariste : Chang Sheng
Nombre de pages : 328 pages
Éditeur : Glénat
Date de sortie : 2 avril 2025
LE PITCH
1er décembre 2043… Le “Jour du Jugement” est proche. Dans les rues délabrées de Taïwan un parasite inconnu, Baby transforme les êtres humains en monstres mécaniques, provoquant un véritable carnage et poussant l’humanité au bord de l’extinction. Attaquée par l’un de ces mutants, Élisa survit, mais un Baby réussit à s’introduire dans sa main gauche, sans pour autant la transformer en un hybride mécanique ! Un an plus tard, Élisa décide de quitter la ville pour faire toute la lumière sur cette affaire.
L’Arme fatale
A peine quelques mois après la publication du dernier tome de Yan, série qui aura été une révélation pour de nombreux lecteurs, Glénat propose un nouveau titre signé Chang Sheng : Baby. Presque une œuvre de jeunesse, mais déjà visuellement très impressionnant.
Comme il l’explique lui-même dans la postface du volume, Baby. était un concept qu’il nourrissait avant même les débuts de sa carrière professionnelle:. Source de divers croquis et de premières planches envoyées à quelques éditeurs récalcitrants, ce n’est finalement qu’en 2008 après les premiers succès connus avec X Girl et Stanle, que la version définitive fut finalement diffusée et connue. Une œuvre un plus datée donc que Yan et Nine Lives Man déjà disponibles en France, avec un trait légèrement moins maitrisé et moins fouillé mais qui s’avère déjà particulièrement imposant par sa précision, sa finesse, le réalisme des anatomies et le soin maniaque apporté aux structures mécaniques. C’est bien entendu plus frappant encore sur les quelques planches couleurs, et la superbe couverture, mais la science du découpage, la vivacité des mouvements et le sens de l’impact est déjà là, spectaculaire en diable. On le sait l’art du manwha selon Chang Sheng en passe essentiellement par l’action et le mouvement, la destruction et la mise en beauté du corps féminin (la combattante Elisa est détaillée sous toutes les coutures) et rejoint en cela toute une école du manga des années 80/90.
L’art de la découpe
Jusque dans l’univers post-apo mis en avant ici, qui permet quelques affrontements dantesques contre des armées de robots surarmés, et en particulier de lames bien tranchantes, et des mutants biomécaniques hésitants entre la figure du zombie massif à la Resident Evil (Nemesis si tu nous entends…) ou l’insectoïde cyberpunk. Rien qui n’ait jamais été vu ou lu avant, jusque dans cette toile de fond faisant état d’un virus mécanique transformant les humains en machines destructrice, l’héroïne qui use de son nouvel état pour devenir une arme vivante ou l’apparition d’une gamine, Alice, dont les pouvoir pourraient sauver l’humanité. Pas particulièrement original soit, mais Chang Sheng n’en a cure et déroule un divertissement musclé, sombre et violent en forme de course en avant, passant pour cette première partie d’un immeuble désolé à la dernière rame de métro toujours en activité, où une troupe militaire et quelques survivants s’efforcent de rejoindre un bunker secret. Seule finalement la douce naïveté de la mignonne Alice et la relation houspilleuse entre Elisa et son ami, un robot médical très humain et échappé lui d’un manga rétro, apporte un peu de candeur et de jovialité à ce gros actionner futuriste.
Une autre belle démonstration des talents d’illustrateur de Chang Sheng, mais aussi un univers qui fait mouche et une écriture enlevée indéniable, font de l’inédit Baby. une lecture tout à fait recommandable pour les adeptes du manwha qui dépote. La série est prévue en France en trois volumes.