AVATAR : LE DESTIN DE TSU’TEY
Avatar : Tsu’Tey’s Path #1-6 – États-Unis – 2019
Genre : Space Opera
Scénariste : Sherri L. Smith
Illustrateur : Jan Duursema, Douglas Wheatley, Dan Parsons
Éditeur : Delcourt
Pages : 160 pages
Date de Sortie : 09 novembre 2022
LE PITCH
Depuis sa première rencontre avec Jake Sully à son acceptation de la Dernière Ombre , la vie de Tsu’tey a pris un chemin auquel il n’était pas préparé, et dont le film AVATAR de James Cameron ne dévoilait qu’une partie. Retour à Pandora pour y suivre le récit de cette fable écologique et de cette charge anti-impérialiste, racontée du point de vue de Tsu’tey, le guerrier de la tribu Omatikaya.
L’ombre
Entre le premier film ressorti sur nos écrans en septembre dernier et le très attendu Avatar La voie de l’eau prévu pour le 14 décembre prochain, Delcourt a choisi le bon moment pour lancer sa gamme de comics dédiée à l’univers James Cameron. Peut-être cependant que la mini-série Le Destin de Tsu’Tey n’était cependant par le meilleur choix pour un premier tome.
On imagine bien qu’il ne doit pas être si simple de trouver par quel biais aborder Avatar en BD lorsque de nouveaux films sont en préparation et que James Cameron en personne a un peu tendance à verrouiller l’accès aux aspects non visibles de son univers. Surtout que comme toujours les fans du métrage attendent la moindre trahison et la plus petite inexactitude au tournant. Publié en 2019 aux USA, les six chapitres de Tsu’Tey’s Path s’efforcent donc de rester au plus près des évènements décrits dans le film en venant développer l’un de ses personnages secondaires. Tsu’ Tey donc, fier guerrier désigné comme successeur pour devenir chef de la tribu et promis de la belle Neytiri, qui va se faire évincer par le héros Jake Sully. Figure sacrifiée au rôle évident dans la trame du film, mais que James Cameron avait réussit à rendre intéressant en lui préservant sa noblesse et son sens du sacrifice au nom de son peuple. L’ambition ici est cependant d’en faire le personnage principal du récit et donc de revisiter partiellement des séquences déjà connues, mais perçues par sa subjectivité, et d’y ajouter des épisodes restés dans l’ombre comme la relation hantée avec la sœur de Neytiri, les entrainements des jeunes chasseurs, les conversations idéologiques avec les autorités de la tribu… Y-a-t-il vraiment sujet à surprendre les fans avec cela ?
Triste destin
Pas vraiment/ Peu de chose s’y montrent véritablement indispensables et la moitié de l’album ressemble surtout à une adaptation très fidèle du long métrage. Confiée à la romancière Sherri L. Smith (Lucy the Giant, Flygirl…), le scenario peine malheureusement à trouver sa propre dimension, sa propre voie, même si, par cette suite de fenêtres ouvertes et de revisites, développe avec une certaine chaleur la culture, le langage et les us et coutumes du peuple Omaticaya, des rites de chasse aux danses festives à la nuit tombée sans compter sur certains rapprochement sentimentaux. Une BD presque ethnographique, mais à qui il manque certainement le souffle du métrage et l’impulsion de l’épopée, coupée en plein vol lors du décès tragique de Tsu’Tey. Heureusement d’ailleurs que les dessins aient été confiés à l’excellent Jan Duursema, déjà parfaite sur une tripotée de sagas Star Wars (Legacy, Clone Wars…), et qui combine à nouveau son approche presque photo-réaliste et l’ampleur de mondes à l’autre bout de l’univers. On reconnait à merveille le monde d’Avatar, la grâce et la sauvagerie na’vis, la luxuriance et l’écologie si particulière de leur planète jusqu’aux échos de certaines des séquences les plus spectaculaires du film. Visuellement très réussi donc, tout comme le court récit bonus, Frère, hérité d’un Free Comic Book Day, où c’est le tout aussi évocateur Douglas Wheatley (Star Wars Dark Times, Dark Vador, Purge…) qui vient illustrer la capture par Jack Sully de la fameuse Dernière ombre. Franchement pas incontournable, mais les fans pourront l’apprécier comme un grand artbook.