ANTHOLOGIE EDIKA VOL.6 : 2010>2020
France – 2010 / 2020
Genre : Comédie
Dessinateur : Edika
Scénariste : Edika
Nombre de pages : 240 pages
Éditeur : Fluide Glacial
Date de sortie : 04 octobre 2023
LE PITCH
Bienvenue dans l’univers déjanté de l’unique Édika ! Des éclats de rire garantis et 100 % non remboursés. Parce que vous allez forcément rire, bah oui ! Complétez votre anthologie Édika avec ce sixième et dernier opus et retrouvez les histoires déjantées du n°408 de juin 2010 au n°91 hors-série de juillet 2020. Une œuvre toujours plus drôle et foutraque, des chutes toujours plus surprenantes (voire absentes !) et un auteur aussi provocateur que complice avec ses lecteurs… Bref, un classique de l’Umour et de la Bandessinée auquel il est difficile de résister !
Artistoff Profondikoum
Pilier inénarrable de la désormais vénérable revue de BD Fluide Glaciale, Édouard Karali méritait bien, à défaut d’une intégrale, une belle anthologie. Six volumes pour quatre décennies et des brouettes de planches absurdes, de chats en slips, de pin-up à très forte poitrine et de quatrième murs atomisés.
Débarqué au sein de l’équipe de monsieur Gotlib quatre petites années seulement après la création de la mythique revue, et après quelques petits passages du coté de Pif, Pilote, Charlie et Psychopat (crée par son frangin Carali), Edika s’affirme rapidement comme l’une de ses plus grandes signatures. Même au-delà des nombreuses couvertures mémorables qu’il signe, il y a dans son humour irrévérencieux, dans ses blagues de sale gosse, ses glissements gras et culs et la liberté totalement conne de ses histoires, comme un porte étendard de l’identité même de Fluide Glacial. Difficile d’imaginer un numéro sans quelques-uns de ses crobards, même s’il avoue volontiers avoir beaucoup de mal à se plier à toute contrainte éditoriale, date butoir, ou imposition thématique. Par exemple les numéros spéciaux, Edika s’y trouve mal à l’aise, incapable d’accompagner le mouvement. Ses idées lui viennent comme une envie de pisser, et il détricote par la suite ses situations les plus banales et quotidiennes (une partie de tennis, une promenade en forêt, un match de foot, une bonne table au restaurant…) en les embarquant dans toutes les directions possibles et surtout les plus improbables et passablement débiles.
Oh Yeah !
Le plus étonnant est que malgré les années passants, l’auteur ne dévie ni de sa méthode ni de son dispositif et aurait même tendance à les radicaliser, comme l’affirme ce sixième volume consacré à la dernière décennie. La plupart des propositions présentées reposent effectivement sur les mêmes ressorts avec une scénette qui démarre presque classiquement mais dont le déroulé confronte rapidement l’auteur en personne (appelé Bronsky Proko pour des questions d’anonymat sans doute) à ses propres lacunes, anéanti devant sa planche à dessins, incapable d’achever une planche avec précision, de construire sa trame ou de trouver l’une de ces fameuses chutes… toujours inexistantes. Auto-parodie, délired méta où les personnages s’extraient de leur tristes cases, déformations cartoonesques et caricatures tout en rondeur, Edika réussit pourtant systématiquement à embarquer le lecteur dans son délire, à lui faire profiter pleinement de son humour de répétition cyclonique et à quêter une nouvelle apparition toute en élégance de ce sacré Clark Gaybeul.
Simple talent ou pur génie (allez hop et pourquoi pas ?), sens de l’essentiel ou pur fainéantise systématique de l’artiste, dans tous les cas, et malgré un léger assagissement du coté cul et caca sur ses vieilles années, Edika reste Edika, reconnaissable entre mille, créateur amoureux de BD qui ne cessent de se moquer d’elle-même et de toutes prétentions artistiques… et pourtant.