ACE OF DIAMOND T.1
ダイヤのA – Japon – 2006
Genre : Sport
Dessinateur : Yuji Terajima
Scénariste : Yuji Terajima
Nombre de pages : 384 pages
Éditeur : Mangetsu
Date de sortie : 18 septembre 2024
LE PITCH
Eijun Sawamura, passionné de baseball et capitaine de l’équipe du collège Akagi, vient de perdre son dernier match ainsi que l’occasion d’atteindre les championnats nationaux. Il se promet alors de prendre sa revanche au lycée en compagnie de ses camarades. Cependant, le jeune homme est repéré pour son talent en tant que lanceur par une grande école de Tokyo qui souhaite le recruter. D’abord réticent à quitter ses anciens acolytes, Eijun accepte finalement de s’inscrire au lycée Seidô pour perfectionner son jeu et un jour atteindre les plus hauts sommets du baseball !
Première base
La rentrée pour Mangetsu est aussi l’occasion du lancement de sa nouvelle collection Koten. Une sélection de « classiques » du manga avec pour l’instant la comédie enfantine Chibi Maruko-Chan, le double programme adulte Poppoya / Love Letter, et l’un des plus gros cartons du manga sportif de ces dernières années : Ace of Diamond.
Entamé en 2006 dans la revue Weekly Shonen Magazine et comptabilisant 47 tomes avant d’être arrêté en 2015 pour repartir jusqu’en 2022 avec Ace of Diamond Act II. Doté de deux spin off (Daiba no B ! et Cat of Diamond), le manga a surtout connu une longue série animée (plus de 100 épisodes) diffusée par chez nous sur Crunchyroll. Un énorme succès au Japon, rapidement devenu un classique du genre mais qui a effectivement un petit défaut pour le marché français : il s’agit d’un manga sur le baseball. Pas forcément le sport le plus populaire par chez nous, mais presque une religion chez nos amis nippon, qui débute en général au collège pour s’affirmer jusqu’à une ligue professionnelle à l’importance culturelle fondamentale. Le football à eux en sommes, qui a déjà donné naissance à de nombreux mangas dont bien entendu les incontournables signés Mitsuru Adachi comme H2. Mais la force des meilleurs titres est justement de réussir à dépasser son décorum. Si Ace of Diamond se montre extrêmement précis et fouillé dans sa description des League, des règles, du vocabulaire et de l’esprit même du sport, les enjeux humains qu’il explore, la question de l’enthousiasme, de l’entrainement, de la cohésion de l’équipe et de la rage de gagner parlent aisément à tout le monde.
Safe !!
Surtout que Yuji Terajima réussi à imposer dès les premières pages une figure centrale, Eijun Sawamura, d’autant plus charismatique et touchant qu’il est loin effectivement du petit génie du sport qu’il aimerait être. Un instinct certain pour la place de lanceur, une énergie débordante, un amour communicatif pour le travail d’équipe et le fairplay… mais aussi de grandes maladresses qui vont entrainer dès le premier jour de son arrivée au sein de l’équipe classée de son nouveau lycée, d’être mis sur le banc de touche par un entraineur intransigeant. Avec conviction, passion et abnégation, il va devoir faire ses preuves et surtout polir le diamant brut qu’il tient entre ses mains. Et rapidement quelques coéquipiers, comme le voisin de chambré chambreurs mais ultra solide ou le concurrent à la fameuse place de lanceur pour qui tout semble facile, émergent dans un feuilleton qui n’enchaine pas constamment les prouesses et les techniques surhumaines, mais sait prendre son temps, suivre pas à pas le chemin difficile mené par son héros pour obtenir sa place, méritée, au sein de l’équipe principale. Réunion des deux premiers volumes japonais, ce premier tome traduit par Mangetsu est ultra-accrocheur, voir captivant, mélangeant allègrement l’esprit du shonen compétitif avec un humour toujours bien placé et distillant quelques premiers échanges de balles démontrant les talents indéniables de Terajima pour le découpage nerveux, les poses dynamiques et la technicité du baseball.
On se prend définitivement au jeu, par le rythme imposé par la narration, par la personnalité de la petite troupe en cours de constitution et par cet entrain constant à se dépasser et à se mesurer aux autres, non pas pour la gagne, mais par amour du sport. Effectivement, il était temps qu’un éditeur nous le propose en France !