2.5 DIMENSIONAL SEDUCTION
2.5次元の誘惑 – Japon – 2019
Genre : Comédie, érotique
Dessinateur : Yû Hashimoto
Scénariste : Yû Hashimoto
Nombre de pages : 192 et 192 pages
Éditeur : Soleil Manga
Date de sortie : 3 juillet 2024
LE PITCH
Okumura est président du club de manga de son lycée et n’a d’yeux que pour son personnage de fiction 2D préféré, Lilliel. Mais sa rencontre avec Lilysa Amano, une véritable fille en 3D, passionnée elle aussi par Lilliel, va le propulser dans un nouveau rôle… Photographe de cosplay !! Se pourrait-il qu’Okumura ait rencontré une Lilliel en chair et en os ?!
L’amour avec un grand H
Les couloirs bien chargés des derniers Japan Expo l’ont bien montré : en France aussi le cosplay est devenu une grande passion pour de nombreux fans du manga et des anime. Un petit monde gentiment allumé mais définitivement sympathique et ingénieux que le manga sentimental 2.5 Dimension Seduction dépeint avec tendresse… et érotisme.
Attention, la série n’est pas une publication pour vieux pervers, ne dépasse jamais la limite donnée et penche clairement plus du coté echii avec quelques visions de poitrines dénudées, quelques sous-vêtements, un peu de fesses et surtout des situations embarrassantes à foison où cadrages, poses et contextes jouent à mort sur l’allusion douteuse et la suggestion. 2.5 Dimension Seduction est bien une publication en premier lieu pour les adolescents, qui se reconnaitront peut-être dans le portrait fait d’Okumura, jeune homme obsédé par sa culture Otaku et en particulier le personnage hautement sexy de Lilliel, plutôt solitaire jusque-là, mais qui va forcément être bouleversé par l’arrivée de Lilysa Amono, petite ado timide à lunette (un classique) dans son club manga. Sa passion à elle c’est justement le Cosplay et si possible celui avec les tenues les plus aguichantes possible. Elle aussi connait l’univers de Lilliel par cœur et forcément, malgré leurs attachements à leurs rôles respectives (elle la modèle, lui le photographe), ils vont peu à peu se rapprocher, connaitre quelques petites moments de bouffées de chaleurs, de jalousies et des regards non avoués plein d’amour. Un genre en soit que le manga sentimental shonen, toujours très proche finalement de ce que faisait il y a quelques décennies un certains Masakazu Katsura (Video Girl Aï, I’’S) que Yû Hashimoto manie déjà avec un grand savoir-faire, donnant une certaine candeur à ses personnages, transformant assez rapidement le duo en triangle amoureux avec l’arrivée de l’amie d’enfance Mikari et multipliant constamment les situations incongrues ou la naïveté sentimentale des héros n’a d’égale que dans l’érotisme explosif dans lequel il ne cesse de se mettre.
Pas beaucoup de tissus mais beaucoup de passion
C’est que Lilysa est véritablement fasciné par les représentations érotiques des personnages de papier et rêve de devenir l’une de ces stars japonaises du cosplay qui réunissent des milliers de fans sur leur site internet, vendent des DVD contenant leurs vidéos ou leurs photos les plus osées et signent des autographes lors des comiket. Elle débarque donc constamment dans des tenues que certains jugeraient indécentes, passe d’une posture évocatrice à l’autre, tout cela sous le regard médusé d’un Okumura qui n’en croit pas ses yeux. C’est effectivement souvent très drôle, totalement abusé, avec des ressorts éculés mais qui fonctionnent à merveille dans cet étrange mélange de romantisme naïf et d’hormones très très mal contrôlés, mais 2.5 Dimensional Seduction n’aura sans doute pas la même saveur si Yu Hashimoto ne se montrait pas un dessinateur aussi délicat, tout à fait expressif et surtout particulièrement soigné sur les attitudes et les courbes de ses personnages féminins. Il serait cependant hâtif de résumer le titre à cela, l’auteur prend aussi régulièrement le temps de dépeindre toute la minutie des amateurs de cosplay, les difficultés rencontrées pour reproduire les costumes et la cosmétique de leur personnages préférés, l’aspect chronophage, l’imagination déployée tout autant que cette affirmation de soi qui se fait derrière ces interprétations. D’ailleurs la seconde moitié du deuxième tome, délaisse même les situations hentai, pour dépeindre toute l’atmosphère d’un salon spécialisé, les petites rivalités, les hordes de fans qui quêtent la perle rare, le trac avant de faire son apparition, mais aussi et surtout l’entraide et la bonne humeur qui habitent toutes ces cosplayeuses et leurs assistants.
Un titre qui ne résume certainement pas ses personnages, où le monde du cosplay, à quelques caricatures (trop) faciles. Une bonne petite surprise, facétieuse et sexy (non ce n’est pas à mettre entre toutes les mains), joliment dessinée.