Si Hideo Kojima avait nonchalamment annoncé que Metal Gear Solid 4 serait le dernier de la série, peu y avaient cru. Et finalement malgré les réserves que peuvent provoquer un énième flashback et un nouvel éclairage sur une trame déjà bien complexe, devant la réussite totale de ce petit UMD, on se dit qu'il a bien fait de revenir sur sa parole.
Bien plus que le précédent Special Ops œuvrant déjà sur PSP, Peace Walker (longtemps appelé MGS 5), malgré son exploitation sur la portable de Sony et non sur consoles de salon, se révèle un jalon indispensable au scénario global. Se déroulant 10 ans après l'indispensable MGS 3 Snake Eater, le nouveau titre plonge au cœur des origines de la création d'Outer Heaven et donc de FOXHOUND en plaçant le joueur dans la peau d'un Naked Snake désabusé, oscillant entre un maintien de la paix par la force et un laisser-aller général. Ce qui va le mettre sur le chemin de la manipulation et de la constitution d'une force de frappe secrète... Sur le chemin, il faut d'ailleurs peu à peu grossir les rangs de son équipe en retrouvant quelques prisonniers ou carrément en enrôlant de force des soldats ennemis. Chacun par la suite affichera ses propres qualités (les éléments les plus doués sont d'ailleurs très bien cachés), qu'il faudra utiliser en leur confiant les postes adéquats dans une section militaire, au service des renseignements, à la recherche, à l'infirmerie ou au mess. Outre l'aspect gestion et une interaction inédite avec les missions qu'apporte ce nouvel élément du jeu, ce dernier est surtout indispensable pour débloquer ou améliorer de nouveaux équipements et gadgets.
C'est que ce brave Snake va en avoir besoin, de gadgets. Découpé en une multitude de petits chapitres, eux-mêmes fragmentés en mini-zones à explorer, les missions ne se font pas preuve à première vue d'une grande difficulté. Les techniques d'infiltration sont désormais connues de tous et en l'occurrence, cela fonctionne un peu comme le vélo : quelques minutes de prise en main (le système de caméra reposant soit sur les boutons de droite, soit la croix directionnelle n'est pas vraiment optimal) et c'est reparti comme en 40. Le savoir-faire de l'équipe de Kojima assure une nouvelle fois le spectacle avec des environnements particulièrement bien pensés, proposant souvent plusieurs angles d'attaque, techniques possibles ainsi qu'objets et prisonniers bien dissimulés. Prenantes et passionnantes, ces phases ne sanctionnent pas trop les élans bourrins, mais se montrent néanmoins bien plus jouissives lorsque l'on décide de se la jouer ninja du dimanche. Surtout qu'en termes de visibilité, le point de vue est largement mieux pensé que pour Portable Ops. En revanche, pour les différents boss du soft, cela n'a vraiment plus rien à voir avec un long fleuve tranquille ; ces morceaux de bravoure s'apparenteraient plutôt à un authentique chemin de croix.
C'est particulièrement vrai lorsque l'on joue en solo, puisque même en apprenant par cœur les « patterns » des machines de guerre colossales, la moindre erreur ou le moindre manque de rations / munitions s'avère rapidement fatal. C'est là que les possibilités multi-joueurs entrent dans l'équation, car en plus des échanges de soldats et d'une convivialité évidente due à l'entraide et à une mini-compétition à plusieurs, l'approche en équipe (jusqu'à six joueurs dans certaines cas) se révèle d'une efficacité redoutable. Dommage que cette option, finalement au cœur du jeu, ne soit disponible qu'à proximité physique d'autres joueurs et non en ligne, ce que en limite d'autant l'efficacité. La durée de vie reste dans tous les cas impressionnante, puisqu'en plus d'une re-jouabilité évidente, le multi nourrit quelques missions inédites dont un petit versus distrayant, qui viennent s'ajouter à un nombre de quêtes déjà bien convaincant. Armé d'un script solide constitué autant de débriefings fixes que de superbes séquences façon BD (désignées par Ashley Wood), ainsi que d'une expérience de jeu excitante, Peace Walker rappelle une nouvelle fois tout le bien que les Metal Gear ont fait aux jeux-vidéo.






