Après les deux premiers opus Toukiden et Toukiden: Kiwami, le studio Omega Force revient avec une suite baptisée très sobrement Toukiden 2. Au programme, les mêmes ingrédients à base de démembrements de démons. L'objet fait, comme ses prédécesseurs, immanquablement penser au Monster Hunter de Capcom et emprunte à nombre de ses illustres aînés. Reste à savoir s'il lui reste dans sa besace assez de qualités pour convaincre les aficionados les plus chevronnés.
Comme souvent dans le genre RPG, Toukiden 2 vous propose, avant de foncer tête baissée dans l'aventure, de créer votre personnage. Un passage obligé que certains pourront trouver pénible voire inutile mais que les amateurs de customisation outrancière (tiens, ça donnerait quoi avec une coiffure ridicule, une grosse moustache et des yeux globuleux ?) apprécieront fortement. Toujours est-il qu'il est possible de ne pas s'appesantir sur la question et de passer après seulement quelques clics au cœur de l'action. Et de l'action, le jeu en propose dès son introduction ; au cœur d'une ville en proie aux flammes, le slayer incarné par le joueur se retrouve rapidement attaqué par une horde de gobelins. L'occasion d'utiliser pour la première fois son arme qui, si on l'a bien choisie (parmi les 11 proposées), permet de frapper les ennemis avec un recul non négligeable car bien utile. Une fois le menu fretin éliminé, le premier Oni gigantesque fait son entrée et, au terme d'un membre coupé, un de ses congénères propulse le personnage joueur dans le ciel.
Fin de l'introduction, apparition du titre à l'écran. C'est à partir de ce moment que l'aventure commence vraiment. Se réveillant dans une petite cabane (remember Zelda: A Link to the Past ?) le héros est plongé au cœur d'un village inconnu (Mahoroba), perdu au milieu d'un paysage montagneux et de ses cascades de toute beauté. Il devra alors faire la connaissance de différents personnages pour ensuite se lancer dans l'aventure. Mais ensuite seulement.
Car avant de trancher dans les tendons hypertrophiés des monstres, le joueur va d'abord devoir faire la connaissance de nombreux personnages avec lesquels il va devoir s'entretenir pendant de looooongues minutes. Un aspect sans aucun doute frustrant du jeu qui assène ainsi des lignes et des lignes de dialogues pendant qu'autour de lui se tient tout un monde ouvert qui n'attend qu'une chose : être exploré. Alors il y a toujours la possibilité de cliquer sans lire (en Anglais uniquement) ni écouter (en Japonais uniquement) tout ce qui se dit et vient bien évidemment densifier et donner de la vie à tout cet univers mais, dès lors, les phases de combat deviennent elles mêmes totalement sans fondement. Ne reste alors qu'à prendre son mal en patience et faire la connaissance d'une professeur/scientifique qui va devenir la guide privilégiée du slayer qu'incarne le joueur, de son fidèle compagnon robot (sympathique anachronisme et élément humoristique) et d'une foultitude d'autres personnages plus hauts en couleurs les uns que les autres.
Au terme de ces phases, plusieurs quêtes seront alors confiées au joueur, chacune d'entre elles ouvrant une nouvelle partie d'un monde qu'on devine assez vaste. La plupart se termineront par l'obtention de nouveaux artefacts et/ou pouvoirs. On retrouve ainsi, au rayon des grands classiques de la série, les fameux Mitama où esprits des anciens guerriers tombés au combat contre les Onis et qui donnent au joueur des capacités surhumaines lui permettant de monter en capacité. Côté nouveauté, un des premiers pouvoirs récupérés prend la forme d'une sorte de main gigantesque qui peut agripper les Onis pour nous aider à mieux les frapper. A partir de là, l'aventure s'accélère enfin et combats et phases d'exploration (pour accéder et réussir un certain nombre de quêtes annexes et/ou secondaires) s'enchaînent pour le grand plaisir des yeux et des oreilles.
En conclusion, si on peut regretter un manque flagrant d'originalité et de (grosses) nouveautés, on ne peut nier le plaisir lié à l'exploration, aux combats, aux nombreux pouvoirs et aux personnages rencontrés. Et ce même si on devine le plaisir bien plus intense en multi. Il est loin le temps où les RPG japonais n'avaient pas les honneurs d'une sortie nationale. Profitons-en !







