Roll7 s'est fait connaître grâce aux deux épisodes de la série Olli Olli, dont le look retro cache une vision particulièrement moderne du jeu de skateboard. Mais, fidèle au style pixélisé, les britanniques revisitent cette fois le jeu de tir avec Not A Hero.
On retrouve d'ailleurs dans chacun de ces titres une inspiration arcade, que ce soit dans le découpage qui autorise les sessions de jeu courtes, ou dans la recherche de la meilleure performance possible, sanctionnée par un score de fin de parcours. Mais on peut également déceler la volonté pour ses géniteurs de pousser leur jeu un peu plus loin. Malgré ses graphismes pixélisés, Olli Olli n'a rien à envier aux « vraies » simulations de skate, tant son système se montre riche et pointu. Et Not A Hero semble emprunter le même chemin : le jeu est présenté en 2D, mais il ne se contente pas d'imiter les références du jeu de tir comme Contra ou Metal Slug. Not A Hero propose ainsi son système de couverture et dynamise ses gunfights à coups de glissades et d'exécutions à bout-portant. Il n'hésite pas non plus à multiplier les situations dans ses niveaux plus ou moins labyrinthiques : courses-poursuites, récupération d'otages, collage d'affiche (on est tout de même en campagne électorale)... Le titre à beau se jouer à trois touches seulement (tir, glissage, recharge), ses concepteurs n'ont pas voulu se priver d'une certaine complexité pour autant.
Mais en pratique, les choses ne fonctionnent pas toujours si bien que cela. Et c'est peut-être le prix à payer lorsque l'on tente de franchir certaines limites. Le système de couverture ne semble, par exemple, pas très bien intégré, puisqu'il faut utiliser la glissade pour se jeter derrière certains objets du décor. Le jeu étant réalisé en 2D, on a vite fait de se retrouver derrière une cachette qui n'en est pas vraiment une. Les cinq points de vie dont on dispose, et qui se rechargent automatiquement après un certain temps, laissent heureusement une certaine marge d'erreur... à moins qu'un coup de fusil à pompe propulse l'un des héros à travers une fenêtre située au troisième étage d'un building ; là, on est bon pour reprendre la mission en cours depuis le début. Not A Hero peut donc occasionnellement se montrer frustrant, certains échecs ne s'avérant pas toujours très justes. Mais sa simplicité et son côté immédiat, tout comme son challenge relevé peut éventuellement motiver les amoureux de jeux tels que Hotline Miami. En fait, c'est un peu tout ou rien : ou on lâche le jeu après quelques niveaux, ou on a un véritable coup de cœur au point d'enchaîner les parties en boucle. Pour le défi qu'il propose comme pour son humour absurde omniprésent, même si les blagues parfois éculées le rendent plus convenu que transgressif aux yeux d'un public geek.




