Un cinquième épisode évoqué, un changement drastique d'optique avec l'actioner Revengeance attendu pour le courant de l'année... Metal Gear Solid HD pourrait venir rappeler à certains l'extraordinaire potentiel de la série inventée par Hideo Kojima il y a 25 ans déjà.
Une longue histoire qu'entend bien retracer cette collection contenant, au détour des bonus de Metal Gear Solid 3, ni plus ni moins que les deux premiers épisodes de la série initiale, parus à la fin des années 80 sur la MSX2 (puis sur Nes ou Gameboy). Dans une 2D bien datée, Snake remplit quelques missions pour son organisme d'agents secrets, évitant les vigiles en se plaçant stratégiquement derrière des éléments du décor, les assommant à coups de poings ou les éliminant avec les maigres munitions récoltées sur le terrain. Ce dernier peut même, à partir du second opus, se baisser et ramper pour se glisser sous les grillages ou dans les conduits d'aération. En somme Kojima ne va, au cours des décennies suivantes, cesser de creuser son concept initial. En étoffant considérablement la mythologie du personnage tout d'abord, dont l'histoire va traverser le temps, s'imprégnant des remous historique, des courants philosophiques et des avancées technologique, mais aussi en remaniant constamment le gameplay. Si par leur simplicité les deux premiers Metal Gear sont parfaitement accessibles, on ne peut manifestement pas en dire autant de Metal Gear Solid 2 Sons of Liberty, qui malgré une véritable ambition scénaristique, une variété incroyable des situations et l'arrivée d'une vue à la première personne à la demande des fans, souffre d'une rigidité éreintante. Le joueur doit d'ailleurs oublier pratiquement tout ce qu'il a appris dans les derniers jeux d'infiltration pour se réhabituer à un Snake ni souple, ni franchement intuitif.
Déjà difficile à l'époque, le jeu devient alors quasiment élitiste... mais toujours aussi extraordinaire par ses constantes inventions et sa déconstruction de la figure du héros. Remaniement en HD, récupération complète des suppléments développés pour une ressortie l'année suivante... En définitive, ce n'est pas parce que les graphismes ont gagné en précision et les textures en crédibilité que la mécanique même des softs a pris un coup de jeune. Heureusement que le génialissime Snake Eater était déjà proche de la perfection, autant dans son rapport à l'environnement « naturel » que dans les possibilités immenses de cet hommage brillant et foisonnant à James Bond. En 1.85 et en 60 images secondes, les deux classique n'ont pas tant vieilli visuellement parlant, et écrasent encore les petits jeunes en terme d'ouverture d'approche. Cependant, pour les non-vétérans, c'est clairement le tout récent Peace Walker qui s'en sort le mieux. Ne datant que de deux ans, cet opus PSP impose le naturel de sa prise en main, sa beauté plastique et du coup se permet d'être redécouvert avec plaisir évident dans ses options les plus détonantes (gestion pointue d'une armée complète entre deux missions) jusque dans des options multi-joueurs enfin accessible pour tous. Cerise sur le gâteau, la présence de deux pads analogiques sur les manettes de la PS3 et de la Xbox 360 (et bientôt de la PS Vita) permet de rectifier l'unique souci de la première mouture.
Difficile alors de rechigner devant une telle sortie, et ce même s'il manque ici cruellement une version du premier Metal Gear Solid pour être exhaustif. Le travail de restauration ayant été joliment fait par Bluepoint Games (God of War HD Collection), les trois jeux se doivent d'être redécouverts par tous, d'autant que le prix n'excéde pas les 40 euros.




