Après la mise en avant de Gerard Damiano, la collection culottée de Wild Side Video s'intéresse à deux des plus grandes actrices du genre et de l'époque : Desiree Cousteau et Marilyn Chambers. Deux corps très différents qui vont pourtant accueillir avec la même envie l'imposant John C. Holmes.
Les connaisseurs ont beau s'égosiller pour faire reconnaître aux débuts du cinéma pornographique une vraie reconnaissance en tant que genre légitime, l'ensemble de la production n'a pas toujours été particulièrement inspirée. En l'occurrence, les deux films de cette sélection portent les marques du début de la fin de l'âge d'or (tournés en l'occurrence en 1979 et 80), se contentant peu à peu de mettre en avant le casting et quelques scènes plus corsées pour la promotion, au mépris de scénarios de plus en plus restreints et d'une ambition en berne. Difficile de cacher cet état de fait dans le métrage-compile Inside Desiree Cousteau, censé reconstituer quelques faits marquants de la vie de la demoiselle au corps de rêve (on la croirait tout droit sortie d'un strip de Playboy). Une succession de scènes plus ou moins originales, qui choisissent clairement le ton de la comédie, voire du comique troupier pour démontrer comment l'ingénue se retrouve systématiquement sur le dos à chaque nouvelle offre d'emploi. Très souriant, mais pas franchement marquant, ce Inside de passage égratigne même certaines de ces scènes hot par des musiques in-à-propos (fanfare de cirque, bruitages dissonants...). Restent tout de même au programme pas mal d'échanges saphiques, une orgie finale assez naturelle (mais il faut supporter des participants pas forcément très bandants) et surtout une rencontre historique avec l'extraordinairement membré John C Holmes (dont la vie à inspirée le scorcesien Boogie Nights de Paul Thomas Anderson) : plus de 30 centimètres au garrot !
Possédant un corps beaucoup moins voluptueux que sa camarade, Marilyn Chambers affiche pourtant la même mine réjouie quand Holmes vient participer à son Insatiable. D'où une séquence de sodomie presque homérique qui reste pour beaucoup l'un des grands moments de l'histoire du porno. Il faut dire que les deux partenaires étaient alors à leur apogée. Le mandrin géant connaissait la gloire en vendant des films sur son seul nom (ce qui pour un homme reste très rare) et la musculeuse de Behind The Green Door sortait tout juste d'un détour dans le sublime de Rage de David Cronenberg. Malheureusement pour le reste, on se retrouve avec une production ne faisant qu'annoncer les futurs clichés de l'école type Marc Dorcel : demeure luxueuse, robes et bijoux clinquant, voitures de rêve, scènes qui s'enchaînent avec le naturel d'un soap mexicain... Insatiable reste l'un des films les plus chers de l'époque, présentant des séquences inutiles tournées dans les rues de Londres ou une virée m'as-tu-vu en hélicoptère. Exploration plan-plan des turpitudes sexuelles d'une jeune mannequin en passe de tourner son premier film, Insatiable est tout de même recommandable pour une utilisation inédite de quilles de bowling, la plastique des actrices et une séquence onirique plutôt bien shootée. Mais au final ce genre de choses, on en trouve aussi bien dans les réalisations actuelles.


